A mademoiselle Monique
Bousculant de sa main toutes les données logiques
la cartomancienne nos découvre la cité antique,
—celle dont raffolent les assoiffés d’un dieu
qui a tous les pouvoirs pour nous rendre hereux.
Dans le dessous des cartes pas d’arcane à montrer,
le monde va son train —il faut se résigner—,
mais malgré ça la cartomancienne dans un ululement
nous annonce des pelletés d’un or rutilant.
En mangeant notre faim nous parcourons les jours,
tantôt faisant l’agneau, tantôt faisant l’ours,
disant à tout venant qu’on va à changer la vie
par les moyens quinteux de la cartomancie.
Hélas! Ce nous qui sommes les vrais magiciens,
nous portons en nous mêmes notre propre devin,
mais ne sachant pas que nous avons d’antennes
allons comme des moutons voir la cartomancienne.
1972