SAIS-TU POURQUOI ON SE TORDRE LES BRAS[8]?

Sais-tu pourquoi on se tordre les bras, ma mignonne?

Sais-tu pourquoi l’enfant chétif constamment bougonne?

Sais-tu pourquoi le nais en s’esclaffant s’étonne?

Sais-tu pourquoi personne n’appartient a personne?

Pas plus que moi tu ne sais rien, ma mignonne,

Pas plus que moi tu ne veux pas qu’on s’adonne

à l’ardeur stéril d’une pensée bouffonne,

car se serait bien sur un diseurs monotone.

Laisse tomber ces cancans, ma luronne,

ils sont comme des rois falots sans couronne,

seulement ébat-toi comme s’ébat la lionne

quand elle voit le chasseur doublé de sa personne.

1970