LE POÈTE TEL QUEL[4]

A Maya Surduts

Au diable va t’en, poète.

Tout en toi est simulation,

tu te donnes en spectacle,

ton suc est l’adoration.

Tout un cortège fantasque

—muses, pythies, magiciennes,

faisant office d’antennes

pose sur ta gueule un masque.

Jamais tu perds ton aplomb,

toi qui surplombes les dalles

de ta chapelle magistrale

faite d’incantations.

C’est la qu’on te voit épelant

les mots mystérieux qui sonnent

—ses voyelles et ses consonnes

te transmutant en enfant.

Ton jeu c’est un labyrinthe

ou s’enferment des écartés:

on y entre sans contrainte,

on y trouve l’obscurité.

Obscurité dont émane

le sens ultime des choses:

de se trou jaillissent des roses

tournées en mots par ta main.